Véronique Boyens was born in Belgium in 1979. She lives and works in France.
A multidisciplinary artist, previously known for her conceptual photography, she is now embracing a new form of expression — thread, the thread of her life.
She describes herself as a filographer [writing with thread], weaving entirely new kinds of visual works.
It was during a period of mourning that Véronique Boyens felt the need to express herself in a different way than through photography. She traded film for thread, as a means of holding on to life — both physically and psychologically. Thread allows her to draw in space, to create almost three-dimensional images imbued with a sense of being.
Her thread, which she stretches by hand onto metal hooks around the frame, alone forms the portrait and takes on the appearance of a spider’s web.
Her works offer a level of detail and texture that is hard to imagine given the basic, stripped-down structure that supports them. The magic happens through the layering of thread, which recreates the spectrum of shadows and light.
The artist enjoys redefining memory and consciousness by crystallizing her memories, materializing her experiences, desires, and frustrations through these light-infused structures. For while thread is her medium, light remains her primary ally.
Through her works, the artist explores translucency and seeks to bring forth “a presence in absence,” to create the illusion of a reality. This ongoing pursuit enchants her, comforts her, and challenges her to weave her web ever larger — to conceive it in relation to a specific space, and perhaps one day to confront it with the elements, outdoors. To reveal its fragile strength.
Much like life itself...
The Moirai
"Life has a beginning, an end, and in between, it follows a more or less winding path, depending on the choices we make.
There are ups. There are downs. Life sometimes goes all over the place.
Just like my thread, which constantly changes direction, as if retracing the life journey of the Being it depicts — revealing them in their greatest uniqueness.
The key difference, however, is that unlike in reality, I get to decide when to cut the thread — and that is exhilarating. Destiny is a recurring existential theme in my work…” explains Véronique Boyens.
The French Art Intelligence
2023
“This artwork is deeply personal—one of the most meaningful I’ve ever created.
It’s a conversation. With the most important person in my life: Earl Bateman.
Earl was a soul of color, wise in every shade. A master, a mentor, a love that never left. Canvas, heart, humor and mind were one in him. An artist whose light continues to illuminate through time.
His final piece portrayed twelve of the most powerful women in the history of the American art market—depicted as Russian icons, rendered in egg tempera and gold leaf. It was nothing short of genius.
Soon after his passing, and back in Europe, I was selected to exhibit at Révélations, a renowned French biennale. It marked the first time I would present my thread art work to the public.
In my torpor, I felt compelled to create a piece in dialogue with his—to step into this new world with him beside me, somehow. So I chose nine of the most influential women in today’s French art market and reimagined them as Renaissance muses.
Earl Bateman III’s last painting: Twelve of the most influential women in the American art market, depicted as Russian icons. Egg tempera and gold leaf on wood.
The Kids That I Didn’t Have
2023
This triptych “The Kids I Didn’t Have” is part of a Series titled “You Can't Have The Cake And Eat It.”.
The artist reflects on her busy life journey, her choices, and her compromises, giving form to the experiences she never lived. She materializes them in her thread webs, like a presence in absence, an illusion of existence.
Materials and Shapes
2019-2020
In every art form, there is first a craft. And it is necessary to master it if one wants to go beyond it and express oneself fully — to tell one’s own story. Otherwise, the craft suffocates the art.
To achieve this, Véronique Boyens carries out countless experiments, introducing variables into her technique to disrupt what would otherwise be a predictable process. Instead, she seeks to create chaos from within the technique. A new kind of magic. A different story. Her own.
This body of works, created at an early stage of her practice and which mimics various forms and materials, is an exploration of the technical possibilities and limitations of her art.
Véronique Boyens est née en Belgique en 1979. Elle vit et travaille en France.
Artiste pluridisciplinaire, connue jusqu’ici pour sa photographie plasticienne, l’artiste s’ouvre désormais à une nouvelle forme d’expression, celle du fil, le fil de sa vie.
Elle se décrit comme filographe [écriture au fil] et tisse des tableaux d'un genre nouveau.
C'est dans une période de deuil que Véronique Boyens ressent le besoin de s'exprimer autrement qu’à travers la photographie. Elle troque alors la pellicule pour dérouler le fil, comme un moyen de se raccrocher à la vie, tant physiquement que psychologiquement. Le fil lui permet de dessiner dans l’espace, de créer des images presque tridimensionnelles, empreintes d’existence.
Son fil, qu'elle tend à la main aux crochets métalliques sur le pourtour du cadre, dessine à lui seul le portrait et prend l’aspect d’une toile d'araignée.
Ses tableaux offrent un niveau de détail et de texture difficilement concevable au regard de la structure basique et dépouillée qui les soutient. La magie opère grâce au chevauchement de son fil qui reproduit le spectre des ombres et des lumières.
L’artiste aime redéfinir la mémoire et la conscience en cristallisant ses souvenirs, en matérialisant ses expériences, ses désirs et ses manques à travers ces structures traversées de lumière. Car si le fil est son médium, la lumière reste son alliée principale.
À travers ses œuvres, l'artiste explore la translucidité et cherche à donner naissance à “une présence dans l’absence”, à créer l’illusion d’une réalité. Cette recherche constante l’envoûte, la réconforte et la met au défi de tisser sa toile toujours plus grand. De la penser en fonction d'un lieu, voire de la confronter un jour aux éléments naturels, en extérieur. Pour révéler sa force fragile.
À l’image même de la vie...
Les Moires (aussi appelées Les Parques)
“La vie a un début, une fin, et au milieu, elle suit un chemin plus ou moins sinueux, selon les choix que nous faisons. Il y a des hauts. Il y a des bas. La vie part parfois dans tous les sens.
À l'instar de mon fil qui, sans cesse, change de direction, comme pour retracer le parcours de vie de l’Être qu’il dessine, et révéler ce dernier dans sa plus grande singularité. À la différence notoire que, contrairement à la réalité, la décision du moment où couper le fil me revient, et ça, c'est jubilatoire. La destinée étant un sujet existentiel récurrent chez moi…”, explique Véronique Boyens.
The French Art Intelligence
2023
“Cette œuvre est profondément personnelle — l'une des plus significatives que je n’ai jamais créées.
C’est une conversation. Avec la personne la plus importante de ma vie : Earl Bateman.
Earl était une âme tout en couleur, nuancée et pleine de sagesse. Un maître, un mentor, un amour qui ne m’a jamais quitté. Chez lui, l’art, le cœur, l’humour et l’esprit ne faisaient qu’un. Un artiste dont la lumière continue de rayonner à travers le temps.
Sa dernière œuvre représente douze femmes parmi les plus puissantes de l’histoire du marché de l’art américain — dépeintes comme des icônes russes, réalisées à la tempera à l’œuf et à la feuille d’or. Une oeuvre de génie.
Peu après sa mort et de retour en Europe, je me vois sélectionnée pour exposer à Révélations, une biennale française de renom. C’était la première fois que j’allais présenter mon travail filaire au public.
Dans ma torpeur, j’ai ressenti le besoin de créer une œuvre en dialogue avec celle de Earl, pour entrer dans ce marché de l’art qui m’était peu connu avec lui à mes côtés, d’une certaine manière.
J’ai donc, à mon tour, choisi neuf femmes parmi les plus influentes du marché de l’art français actuel et les ai métamorphosées en muses de la Renaissance.”
Dernière peinture de Earl Bateman III : Douze femmes parmi les plus influentes dans le marché de l’art américain. Oeuf tempera et feuille d’or sur bois.
Les Enfants Que Je N’ai Pas Eus.
2023
Ce triptyque “Les enfants que je n’ai pas eus” fait partie d’une série intitulée “On ne peut pas tout avoir.”.
L’artiste revient sur son parcours de vie bien rempli, ses choix, ses concessions et donne corps à ces expériences qu’elle n’aura pas connues. Elle les matérialise dans ses toiles de fil. Comme une présence dans l’absence, une illusion d’existence.
Formes et Matières
2019-2020
Dans chaque art, il y a d’abord un savoir-faire. Et il est nécessaire de le maîtriser si l’on veut pouvoir le dépasser et s’exprimer pleinement — raconter sa propre histoire. Sinon, ce savoir-faire étouffe le propos artistique.
Pour y parvenir, Véronique Boyens mène d’innombrables expérimentations, introduisant des variables dans sa technique pour perturber ce qui, autrement, serait un processus prévisible. Elle cherche, au contraire, à créer le chaos à partir de cette technique. Une nouvelle forme de magie. Une histoire différente. La sienne.
Cette série d’œuvres, réalisée à un stade précoce de sa pratique, et qui imite diverses formes et matières, est une exploration des possibilités et des limites techniques de son art.